Des membres des associations Réagir Ensemble et Strass’Iran sont partis en mission en Iran en mai 2018. Vincent BRIDONNEAU de Réagir Ensemble et Ali MOHAMMADI de Strass’Iran nous en disent plus sur cette mission et leurs projets en cours.
1. Quels étaient les principaux objectifs de cette mission ?
RE : Pour Réagir Ensemble, le but était de rencontrer nos partenaires à Chiraz avec lesquels nous nous étions engagés pour la distribution de petits déjeuners dans les écoles de quartier défavorisés. Ce voyage a servi à rendre compte des besoins réels, de la concrétisation des actions et de la suite à donner au projet. Ce voyage a également permis d’apprécier le projet de tourisme solidaire de l’association Strass’Iran. Cela a permis de mutualiser les moyens et d’examiner dans quelle mesure nos deux associations peuvent être complémentaires dans leurs projets respectifs.
SI : Tout d’abord, notre association avait fait un appel aux dons suite au terrible tremblement de terre dans la région de Kermanshah à l’ouest de l’Iran pour aider les victimes de cette catastrophe naturelle.
L’objectif de l’association était d’aider les victimes, selon ses moyens dans la phase de reconstruction. Dans cette perspective, il nous semblait indispensable de se rendre sur le terrain pour observer de près la situation d’après séisme, ainsi que pour rencontrer les porteurs de projets sur le terrain.
Notre deuxième objectif consistait à établir des contacts avec les acteurs locaux dans le domaine de l’art et la photographie en vue de la sixième édition de la quinzaine culturelle iranienne de mars 2019. En effet, nous envisageons d’organiser un projet d’échange culturel à travers une rencontre entre photographes strasbourgeois et français en Iran avec une dimension de tourisme solidaire.
Notre troisième objectif était davantage orienté vers le tourisme équitable, cela consistait à trouver des porteurs de projets dans le domaine du tourisme solidaire et équitable.
2. Comment le voyage a t'il été préparé ?
RE : Le projet de ce voyage, a commencé début 2018, du fait que certaines des personnes sont actives dans les deux associations.
On s’est appuyé sur un partenaire sur place, travaillant dans le tourisme, pour l’intendance et le déplacement, ceci dans le cadre du projet du tourisme solidaire. L’itinéraire pris en compte les sites à valider dans le cadre du tourisme solidaire comprenant notamment Téhéran, Palangan (petit village pittoresque du Kurdistan iranien), Isphan, Yazd, le désert à proximité de Varzané, Persépolis, Chiraz et la nécessité de rencontrer nos partenaires respectifs à nos projets.
SI : Nous avons défini le projet au mois de janvier et cela nous a pris environ trois mois pour organiser notre mission. Étant donné que nous étions deux associations, il était nécessaire de bien organiser notre emploi du temps et la programmation détaillée de nos journées.
3. Dans quelle(s) ville(s)/région a lieu votre projet ?
RE : Notre projet et les actions que mène « Réagir Ensemble » se situent dans la ville de Chiraz, à 700 kilomètres au sud de Téhéran. L’association Dastân-e Mehr-e Ali regroupe des étudiants en médecine qui oeuvre dans la prévention et le traitement des malades démunis dans les quartiers défavorisés. En proposant de petits déjeuners, l’objectif est double. Soustraire les enfants de la rue et les inciter à venir à l’école, deuxièmement, assurer la prévention médicale et le suivi de la population.
SI : Nous avons effectué un long trajet de plus de 3600 km, principalement dans la région de Kermanshah, pour le projet d’aide aux victimes du tremblement de terre, mais aussi dans les régions d’Ispahan, Yazd et Chiraz.
4. Qu'est-ce que vos contacts ou les personnes sur place vous ont appris ou apporté pour l'avancement du projet ?
RE : L’Association Dastân-e Mehr-e Ali assure la distribution de petits déjeuners dans les écoles. C’est moyen pour eux d’obtenir un contact avec les enfants et assurer une prévention sanitaire et médicale. Leurs actions touchent environ 3000 élèves répartis dans les 12 écoles.
Notre partenaire travail en collaboration avec d’autres petites structures non gouvernementales présentes dans ces quartiers. Dastân-e Mehr-e Ali nous a conduits à ces structures qui sont des centres périscolaires privés et des centres associatifs œuvrant dans l’éducation et l’épanouissement des enfants.
SI : Il était primordial d’avoir l’opinion de ceux qui sont actifs sur le terrain. Nous avions le souhait de nous défaire des idées reçues, afin d’avoir un regard factuel sur les besoins de la population, ceci afin de faire les meilleurs choix pour les projets. Par exemple, en apprenant qu’une contribution à la construction d’un centre de santé est davantage prioritaire par rapport au choix initial d’une construction d’écoles, ceci dans une région où il est très difficile d’accéder à un hôpital.
5. Avez-vous des anecdotes ou remarques à partager suite à cette mission ?
RE : Les Iraniens, malgré les tensions géopolitiques actuelles, sont très préoccupés par l’image qu’ils dégagent, soucieux de connaître nos opinions et curieux du pays d’où on vient.
SI : Nous avons collectivement été stupéfaits de découvrir au fin fond d’un village qui se trouvait à une cinquantaine de kilomètres de la frontière irakienne, une partie de la population parle un dialecte s’approchant de l’araméen (la langue du Christ). À la fois sur le plan de nos objectifs, mais aussi sur le plan personnel, ce fût une découverte très précieuse et intéressante.
6. Comptez-vous renouveler l'expérience ? Une nouvelle mission sur place sera-t-elle à prévoir ? Si oui quand ?
RE : Nous allons bien évidemment continuer à soutenir l’Association « Dastrân-e Mehr-e Ali », mais d’autres actions ont retenu notre attention avec plusieurs partenaires sur place, le centre périscolaire de « Tolou » notamment. Dans cette optique, d’autres visites seront à prévoir, mais pour l’instant elles ne sont pas encore programmées.
SI : Nous envisageons d’organiser notre échange d’artistes avec les photographes strasbourgeois à l’automne 2018.
7. Avez-vous d'autres projets au sein de votre association ?
8. Avez-vous des besoins spécifiques pour mener à bien vos projets (besoins en bénévoles, besoins financiers, besoins matériels, autres) ?
RE : Notre association est née en 1994. Elle a besoin de renouveler ses outils de communication et de rajeunir son image graphique. Une démarche est en cours avec les moyens qu’offre HUMANIS pour la création d’un site internet, création de plaquette d’information et d’une refonte de la charte graphique.
SI : Nous aurons bien évidemment besoin de soutien d’HUMANIS dans la réalisation de nos projets à la fois sur le plan logistique et matériel, mais aussi pour trouver des bénévoles.